Juin 13, 2022 - livres    No Comments

Livres émois

Namaste les Dévoreur.euse.s de Mondes,

Les livres et moi, les livres émois. Les accumuler, les sélectionner. Les caresser, les dévorer. Les empiler, les ranger. Les observer, les aimer.

J’adore être entourée de livres et je les accumule. J’achète. Parfois compulsivement. Ça pourrait ressembler à une collection, mais c’est bien plus que ça. Chacun d’entre eux est un compagnon passé, présent ou futur. C’est tout un tas d’imaginaires à découvrir, d’amis à rencontrer, une multitude d’univers à parcourir, des aventures à vivre par procurations, autant de Mondes à dévorer.

D’une certaine façon, je me projette dans l’univers de l’auteurice dès que j’effleure une couverture qui m’interpelle. Ses mots s’immiscent dans ma peau et pénètrent mon corps. Ils m’affament et me dévorent de l’intérieur avant même que je n’ai pu les effeuiller.

D’année en année, mes PAL s’accroissent… débordent…

Depuis que je suis en âge de faire mes propres achats en solitaire, j’achète compulsivement des livres. J’évite d’entrer dans une librairie autant que de jouer à des jeux vidéos. Si je franchis le pas, un effort extrême est nécessaire pour que je parvienne à résister. Achat ou jeu.

Une partie de ma collection des fleurs du mal

Parfois, j’ai focalisé mes achats sur un ouvrage en particulier. Ainsi, je possède plus d’une dizaine d’exemplaires des Fleurs du Mal, un peu moins de Dracula… et probablement plusieurs centaines de livres sur les vampires (ma grande passion ; même si je n’en retiens pas grand chose). C’est mon truc. En ce moment, j’évite même de craquer sur l’œuvre complète de Maurice Leblanc, Arsène Lupin (The love of my life), afin que mes proches ne soient pas saturés de mes lubies, si je puis les nommer ainsi. Et puis, les livres, ça prend de la place…

Un buffet à volonté…

Imaginez-moi dans une médiathèque : le paradis… il n’est plus question de compte en banque, c’est un buffet à volonté quasiment gratuit. Une frénésie d’emprunts me gagne régulièrement et je ressors de la médiathèque avec des livres à ne plus savoir en porter, que je rendrai sans doute en retard…

La seule frustration, c’est que je suis obligée de retourner chacun de ceux qui m’ont émerveillée. Et il y en a tellement que je me retiens de les acheter. J’essaie de me focaliser sur ceux que je ne trouve pas près de chez moi, sur les nouveautés, sur des auteurs peu médiatisés, des petites maisons d’édition. Mais je finis toujours par craquer.

Des piles à lire à n’en plus finir

Pour vous dire, j’ai déjà acheté plus de 80 livres en même pas 6 mois… la majorité d’occasion, c’est sûr, mais quand même… Et qu’en est-il du temps pour les lire ?

Quand j’étais ado, ma pile à lire (PAL pour les initiés) se comptait en livres, quelques années plus tard, en nombre de cartons, aujourd’hui, elle se compte en nombre d’étagères. Comment trouverais-je le temps de lire tout cela avant ma mort, en plus des nouveaux à découvrir ?

Alors, chaque année je me défie pour éviter la surconsommation (parce que les livres, c’est aussi du papier, des arbres qu’on abat pour notre plaisir) : lire plus que j’achète (reçois ou troque), lire deux fois, trois plus…

Cette année, je souhaitais me contraindre d’acheter un livre lorsque j’en aurais lu dix… autant dire que l’objectif va être très compliqué à atteindre, à moins de ne lire que des mangas ou des bandes dessinées (oui, ce sont des vrais livres, j’ajouterais que ce sont des livres qui aident à la focalisation de l’attention, lorsqu’on a un esprit qui file, devient rapidement insaisissable, parce que vite parasité par tout un tas de pensées).

Soupirs…

Amours inconditionnelles

Alors oui, beaucoup ne comprennent pas que j’amasse ces livres et se gaussent de mes amis imaginaires et de papier, parce que j’aime me préparer des PAL et me projeter dans la lecture des mondes de ma nouvelle pile. J’anticipe les émotions, le bonheur que je ressentirai à parcourir leurs pages. Pour moi, ils sont un réconfort permanent, un refuge éternel, ils m’aident à affronter le monde, m’aident à expérimenter des vies que je ne vivrai jamais (vive les dragons). Ils me rassurent et je plonge régulièrement dans une boulimie qui me fait oublier l’existence et les êtres de chair et de sang qui m’entourent. Chaque être de papier devient un ami réconfortant ou un ennemi à combattre pour la journée…

Quand je regarde les volumes qui tapissent ma chambre, mon bureau ou mon salon, et que je songe à chacun d’entre eux, je m’imagine en train de caresser leur page, de leur accorder le temps qu’ils réclament tous. Pourtant, je sais qu’au rythme où je les lis, où je les reçois, où je les emprunte, je ne réussirai jamais à tous les lire avant ma mort. Alors mon cœur se tord comme si j’allais délaisser ceux que je n’aurai pas dévorés… comme un ami abandonné, livré à lui-même, sur le bord du chemin.

Peut-être pourrais-je les emporter avec moi dans l’autre monde. Ils me feront de fiers compagnons dans l’au-delà et je serai, à tout jamais, la gardienne de leurs maux…

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