Don’t give up
Reprendre un blog, après plusieurs mois, voire plusieurs années d’absence.
Me mettre la pression avec des challenges personnels, professionnels, scolaires, universitaires à accomplir.
Être submergée par la quantité d’idées qui fusent dans tous les sens.
Ne pas respecter mes propres délais fixés et mes propres limites physiques, psychologiques, émotionnelles, sensorielles, relationnelles.
Péter les plombs de frustration, m’en vouloir de ne pas savoir/pouvoir me prioriser, d’avoir oublier mon essence, mon chemin de vie, ce qui me tient à cœur.
Arrêter de me morfondre, me recentrer sur moi et croire à nouveau en moi.
Ne pas abandonner, malgré les chutes, les échecs et les affres de la vie. Les expériences.
Alors, reprendre l’écriture, un blog, la création…
Ne jamais abandonner.
Ne jamais abandonner…
Ce sont les mots qui sont sortis tout seul, il y a quelques mois, presque un an alors que je m’étais fixée d’écrire un article de blog, de reprendre mes écrits en main et de m’y tenir au moins quelques temps. Un article tous les premiers quartiers de lune (même si on est le lendemain de la pleine et que je n’ai pas tenu mes propres délais)… Pourquoi pas, c’est plus light qu’un article par semaine, ça me met moins la pression. Écrire sans contrainte de thématique, sans ligne éditoriale et livrer un échantillon de ma vie d’autrice, d’écrivaillonne en arbres comme j’aime à m’appeler. C’est ma marque, c’est comme ça. Et dans ma tête, malgré les critiques reçues, cette expression n’a jamais été négative. Elle est juste moi. Riche en ramifications. Arborescence plurielle.
Retrouver la voie de soi, de sa créativité, de son écriture…
Quoi qu’on en dise, ce n’est pas toujours une question de vouloir, parfois il s’agit d’une vraie question de pouvoir. L’expression galvaudée du « quand on veut, on peut » m’exaspère au plus au point. Celleux qui la lancent, souvent comme une pique, à certains procrastinateurices, en les toisant de haut, d’un air condescendant, en grands détenteurices de la vérité, ne savent pas combien il est parfois très frustrant, d’avoir la motivation, de savoir ce qu’il y a à faire et de ne pas réussir à se mettre en mouvement. C’est un véritable malaise intérieur que d’avoir envie, réellement envie de faire quelque chose et d’avoir le cerveau qui s’embourbe pour se mettre au travail. Tout n’est que distraction, tout n’est que difficulté, tout est confus, tout est urgent, prioritaire, et tout brûle jusqu’à bouillir dans chaque cellule. Et c’est l’explosion. Plus rien n’est alors possible. C’est une impasse. Comme pétrifié, tout devient extrêmement compliqué et on se noie alors dans une mélancolie, un spleen des temps productifs, sans comprendre ce qui se passe. Anxiété…
« Et pourquoi les mots ne sortent plus ? Pourquoi je n’arrive même plus à faire la cuisine sans être submergée par toutes les étapes d’une recette ? Pourquoi tous ces autres y arrivent elleux et pas moi ? »
Oui, dans ces cas-là, parfois, ouvrir un tiroir pour prendre un couteau et éplucher une racine cabossée est une chose des plus insurmontables. Un océan se dresse entre le début et la fin de la tâche qui paraît beaucoup trop complexe. C’est comme si mon cerveau était claustré dans une cellule sans issue. C’est comme un pont suspendu sur lequel il manquerait des dizaines et des dizaines de planches ; il serait plus facile de compter les planches qui sont présentes… Merci Jessica McCabe de la chaîne YouTube How to ADHD pour cette image vraiment parlante(lien de l’épisode, ici). Je vous conseille cette chaîne, elle est précieuse (lien de la chaîne, ici).
La surcharge cognitive
Demain sera un jour meilleur. Demain je saurai organiser ma journée, je saurai même faire la recette la plus complexe sans sourciller. Aujourd’hui, mon cerveau a besoin de repos.
Eh oui, parfois, c’est pour ça que moi je procrastine. Parce que parfois, imprimer un document, c’est une tâche insurmontable et me provoque des crises d’anxiété dont vous n’avez pas idée. Et demain, je me trouverai ridicule d’avoir autant paniqué pour tâche aussi simple… L’auto-jugement est souvent sévère.
Alors demain, si l’envie vous vient de taquiner un proche d’un « quand on veut, on peut », rappelez-vous que tout ne se situe pas dans le « vouloir » et que chacun fait ce qu’il peut avec ce qu’il est. Comme vous d’ailleurs. Et qu’en fait, en psychologie, le fait de se sentir submergé par tout ce qu’on a à faire, par nos pensées et d’avoir le cerveau qui se pétrifie, ça un nom : la surcharge cognitive.
J’ai écrit cette article en mai 2022, je le reprends aujourd’hui et quelle n’est pas ma surprise de voir que je sors difficilement d’une nouvelle phase du même type et c’est ma neuropsychologue qui m’a donné le nom de mon état du moment : surcharge cognitive. J’ai répété mon schéma, alors que depuis je m’étais équilibrée. Je vous épargne les raisons de cette surcharge cognitive, mais les stress émotionnel, administratif, professionnel, artistique, créatif, universitaire, personnel, logistique se sont tous abattus d’un coup sur mes circonvolutions cérébrales.
Surcharge cognitive…
Cette expression grossière qui met en prison mon cerveau et qui joue sur l’estime de moi-même en me notifiant mon auto-déception. Ouais, la phrase est lourde, pardonnez à mon cerveau étriqué qui étouffe dans sa cage. Un bol d’air, voilà ce qu’il lui faut. De l’air, de la nature, de la marche. Un retour au corps… Et que je prenne soin de moi pour retrouver ma lumière intérieure et c’est à ça que j’ai passé mon mois de janvier (ça aussi ça devient répétitif, je penserai à partir en vacances en janvier, les prochaines années).
Don’t give up, Bright Lights, Imbolc et le retour de la lumière
Alors, pour contrebalancer cette noirceur ambiante chère au mis du, les mois noirs en breton, je vous souhaite à tous de trouver la lueur au fin fond de vos ténèbres, celle qui vous fait tenir le coup, vous accrocher à votre résilience, celle qui peut croître si on la nourrit ardemment. En ce début février, chez les celtes, on fête Imbolc, le retour de la lumière. C’est le pendant lumineux à la Samain, l’entrée dans les mois noirs. Et cette année, comme de plus en plus chaque année, nous avons besoin de lueurs pour éclairer nos chemins intérieurs et explorer l’obscurité. Dompter nos ombres, les apprivoiser, conjuguer avec elles pour les mettre en lumière et les accepter. Vivre avec elles en pleine conscience sans se laisser submerger par elles.
Je termine cet article avec un extrait du Jardin des Délices (en lien, ici), mon podcast créatif. Il s’agit du premier épisode de l’année 2023, celui que j’ai publié en guise de vœux, si je puis dire. Il se nomme « Don’t give up », comme le titre de cet article.
Voici :
« Je vous souhaite de trouver cette lueur, ce guide, cette lumière qui illuminera votre vie, de vous en saisir et de ne plus la lâcher.
Oui, don’t give up, comme le disent les anglo-saxons. C’est, depuis 2022, mon mantra en janvier, ce mois noir, en Brocéliande, où la nuit, goulûment, dévore encore le jour…
Ne pas abandonner. Croire en nos rêves, les laisser nous happer, nous élever, nous enlever à la violence inouïe de notre incarnation dans cette société à la morosité ambiante pour nous sublimer et offrir en échange une nouvelle étincelle d’espoir.
Croire en notre lumière, la laisser nous envahir intimement jusqu’à ce qu’elle pénètre nos plus infimes parcelles… corporelles… énergétiques.
Écouter le Jimini-Criquet sur notre épaule, avoir foi en lui, il sait ce que notre cœur, notre corps et notre âme réclament.
Oui, Je vous souhaite de trouver cette lueur, ce guide, cette lumière qui illuminera votre vie, de vous en saisir et de ne plus la lâcher.
Jamais. »
À bientôt pour un nouvel épisode de mes boire et déboires…