Balancez les noms de vos romans feel good préférés !
Allez, tout est dans le titre !
Je sors d’une période d’émulation assez intense émotionnellement (cf. l’article Coups de foudre d’écriture chapitre 1 : Rodrigue/Intenable et chapitre 2 : Apes O’Clock).
Insomnie, écriture, insomnie, écriture, etc. Comment fait-on pour dormir déjà ? Et pour marcher ? Merde, faut nourrir les Seigneurs-Chats avant qu’ils s’entre-dévorent… Comment ça un nouveau chat a débarqué ? Comment ça c’est une Dame-Impératrice-Féline ? Quoi le ménage ? La vaisselle ? La peinture ? Oooh on verra ça plus tard, t’inquiète !
Mon cerveau a dit stop et sature tout autant qu’en début d’année. Alors, j’ai laissé la couette me happer et celle-ci ne veut plus me lâcher. Alors entre dodo, méditations, yoga, dodo, insomnies, écriture (un poil, il faut bien), dodo… je lis des romans feel good qui reposent mon cerveau et font du bien (tout est relatif) à mon petit cœur. Mais promis je me rattrape bientôt avec Corine Sombrun, Mon initiation chez les chamanes – Une Parisienne en Mongolie, Ovidie, La chair est triste, hélas ! et Noémie Delattre, Journal de mon cul et de mon cœur que j’ai délaissé depuis le mois de mai…
Saturation cognitive = respecter son rythme
Mon esprit en compote m’a donc orientée vers des lectures simples et qui sont autant de baumes pour les cœurs brisés et les esprits fatigués. Alors oui, c’est sûr, il y a souvent de sacrés poncifs, des évidences qu’on aimerait ne pas relire, ne pas revoir autant, mais je pense qu’il est malheureusement nécessaire de répéter les bonnes choses et les choses les plus évidentes pour qu’elles puissent rentrer dans les caboches. Du type :
- agir avec amour est plus puissant qu’agir avec peur,
- prendre le temps de respirer et contempler,
- s’émerveiller,
- s’ouvrir à ses désirs profonds, ceux qui animent l’âme et qu’on refoule.
Lire du feel good, parfois, c’est se réorienter vers soi, s’offrir un cocon de douceurs moelleuses et savoureuses pour se reconstruire. C’est apaiser un cerveau trop agité et passer un baume chaleureux sur un cœur brisé. C’est canaliser un esprit exalté à l’excès. C’est retrouver peu à peu ses mécanismes de réflexions pour offrir un sourire sarcastique aux réflexes archaïques qui se mettent en place actuellement dans nos sociétés capitalistes à bout de souffle.
La BD en réponse à l’agitation mentale
En général, maintenant que je connais le fonctionnement de mon esprit dissipé, je sais que pour revenir à mes amours littéraires, je dois d’abord passer par la case BD (entendez la BD au sens global de livres qui mêlent images et textes et qui va de la bande dessinée franco-belge aux romans graphiques et comics en passant par les mangas et les albums jeunesse).
Cependant, en juin-juillet je n’ai pas lu énormément et la BD n’a pas été mon refuge. J’ai uniquement parcouru Les Gueules Noires de Domon et Zampano.
Récit à propos de la création d’une équipe de foot sur un ancien puits de mine et qui ressoude tout un quartier face à une entreprise qui veut démolir le lieu pour y construire une rocade. L’histoire, imprégnée de revendications sociales, m’a rapidement emportée, bien que je n’aie pas adhéré au graphisme du livre. La thématique de la lutte contre l’oppression présente dans cette lecture me donne envie de me replonger dans la série Les Vieux Fourneaux de Lupano et Cauuet ❤.
Seconde étape de récupération des facultés de concentration : les romans
J’ai d’abord été un poil (euphémisme) déçue par La Chambre des merveilles de Julien Sandrel qui est ponctué de clichés sur les femmes, ça m’a hérissé les poils que je tente d’arborer fièrement. La vie est trop courte pour s’épiler la… (clin d’œil à Malice)
L’histoire est mignonne, touchante, mais j’ai presque honte (mon âme littéraire se tord) de dire ça : j’ai préféré le film… oui, il a plus d’énergie, d’émotions que le bouquin. Sans vouloir tomber dans la caricature binaire féministe, ça se sent que le livre est écrit par un homme cis-genre blanc… et c’est bien dommage pour un roman de ce type.
Puis, je suis passée à Respire de Maud Ankaoua. Elle m’avait conquise avec Kilomètre Zéro et celui-ci est dans la même veine. J’ai respiré en lisant ce roman et c’est exactement l’effet que je lui demandais. Bon, j’avoue, je ne me souviens plus du tout de la trame. C’est un de mes défauts, j’oublie un livre dès que je l’ai terminé. Si je vous dis que je me souviens uniquement que le personnage central du roman est un homme et… et c’est tout en fait, vous me croyez ? J’ai du relire la quatrième de couverture pour me remettre l’histoire en tête.
Et donc, sans vous dévoiler la trame, Respire est un roman qui invite à profiter de chaque instant comme s’il était le dernier, à embrasser sa vie pleinement, à ressentir ses émotions et à identifier ses besoins, à vivre en toute authenticité en apprenant à s’apprivoiser, dans la générosité et la bienveillance.
Entre deux feel good, je me suis arrêtée sur La Cicatrice de Bruce Lowery, que je voulais lire depuis très longtemps. Il s’agit ici d’un roman sur les turpitudes de l’enfance, sur la différence, sur la discrimination et le harcèlement scolaire. C’est un petit roman dur, mais très émouvant. Les personnages (enfants pour la majorité) sont emprunts d’une justesse à couper le souffle. Il est, je pense, dans la veine de La Guerre des Boutons et autres livres de ce type.
Pour finir juillet en beauté, le tour est venu du roman Les Mémoires d’un chat de Hiro Arikawa. Mon coup de cœur. J’aime le côté méditatif du road trip japonais avec le matou embarqué. C’est doux, c’est mignon. Seul bémol, mon esprit usé à du mal à saisir quand c’est un narrateur humain ou le chat qui raconte. Un petit effet de typo aurait allégé ma charge de lecture. 😉
Même si une partie est si triste que j’en ai versé des larmes qui nettoient l’âme à n’en plus finir, j’ai beaucoup aimé ce roman ponctué d’amitié, de chaleur humaine, de taquineries félines, de douceurs et d’explorations du Japon. Il ne faut donc pas avoir peur de se confronter à ses émotions pour se laisser nettoyer en profondeur. C’est une lecture qui dorlote les âmes endeuillées.
Et là, je viens d’entamer (et presque terminé) le sardonique (pour le moment) Un jour de David Nicholls qui cisèle les relations amoureuses comme on affute le fil d’une lame émoussée. Les deux protagonistes amoureux sont touchants de réalisme dans leur impossibilité à se retrouver au fil des années, dans le tumulte des rencontres qui ponctuent leur amitié amoureuse. Pour l’instant, c’est un bon feel good de type comédie romantique. Mon cœur tout mou se laisse bercer par les tempêtes triviales qui touchent les deux protagonistes… Par contre… tout se passe un 15 juillet (wtf! Pourquoi encore cette date ?) !
Blob, mon amour…
J’ai profité de ce temps pour également terminé l’excellentissime… ovni de la littérature Moi le blob, de ma rock star préférée Audrey Dussutour (non, elle ne fait pas de musique, quoique… le blob est tellement surprenant qu’il est capable de composer de la musique. Vous ne me croyez pas ? Fouillez !😅) et illustré par Simon Bailli. J’avoue que je ne sais pas dans quelle case ranger ce livre. On est à la croisée des chemins du comics/roman graphique de vulgarisation scientifique, du reportage journalistique, du journal et du manuel de cuisine… oups d’expériences scientifiques. Largement documenté (normal, l’autrice, directrice de recherches au CNRS, est également la spécialiste française du blob), cet ouvrage vous embarque dans l’histoire du blob, racontée par lui-même. Un régal que j’ai dégusté pendant plusieurs mois pour nourrir le tome 2 des Aventures d’Augustine Baudelaire qui tarde à émergé de mon esprit embrumé (le tumulte de la vie, tout ça tout ça).
Pour le mois d’août, je me suis sorti L’année du singe de Patti Smith et un ami m’a offert La Papeterie Tsubaki d’Ogawa Ito, après une discussion sur les romans feel good justement. J’ai hâte de parcourir les pages de ces derniers. Je sens que la qualité littéraire sera au rendez-vous et qu’on va monter d’un pallier au niveau stylistique.
Et vous, c’est quoi vos lectures feel good de l’été ?