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Fév 6, 2023 - Bribes de vies    No Comments

Don’t give up

Reprendre un blog, après plusieurs mois, voire plusieurs années d’absence.
Me mettre la pression avec des challenges personnels, professionnels, scolaires, universitaires à accomplir.
Être submergée par la quantité d’idées qui fusent dans tous les sens.
Ne pas respecter mes propres délais fixés et mes propres limites physiques, psychologiques, émotionnelles, sensorielles, relationnelles.
Péter les plombs de frustration, m’en vouloir de ne pas savoir/pouvoir me prioriser, d’avoir oublier mon essence, mon chemin de vie, ce qui me tient à cœur.
Arrêter de me morfondre, me recentrer sur moi et croire à nouveau en moi.
Ne pas abandonner, malgré les chutes, les échecs et les affres de la vie. Les expériences.
Alors, reprendre l’écriture, un blog, la création…
Ne jamais abandonner.

Ne jamais abandonner…

Ce sont les mots qui sont sortis tout seul, il y a quelques mois, presque un an alors que je m’étais fixée d’écrire un article de blog, de reprendre mes écrits en main et de m’y tenir au moins quelques temps. Un article tous les premiers quartiers de lune (même si on est le lendemain de la pleine et que je n’ai pas tenu mes propres délais)… Pourquoi pas, c’est plus light qu’un article par semaine, ça me met moins la pression. Écrire sans contrainte de thématique, sans ligne éditoriale et livrer un échantillon de ma vie d’autrice, d’écrivaillonne en arbres comme j’aime à m’appeler. C’est ma marque, c’est comme ça. Et dans ma tête, malgré les critiques reçues, cette expression n’a jamais été négative. Elle est juste moi. Riche en ramifications. Arborescence plurielle.

Retrouver la voie de soi, de sa créativité, de son écriture…

Quoi qu’on en dise, ce n’est pas toujours une question de vouloir, parfois il s’agit d’une vraie question de pouvoir. L’expression galvaudée du « quand on veut, on peut » m’exaspère au plus au point. Celleux qui la lancent, souvent comme une pique, à certains procrastinateurices, en les toisant de haut, d’un air condescendant, en grands détenteurices de la vérité, ne savent pas combien il est parfois très frustrant, d’avoir la motivation, de savoir ce qu’il y a à faire et de ne pas réussir à se mettre en mouvement. C’est un véritable malaise intérieur que d’avoir envie, réellement envie de faire quelque chose et d’avoir le cerveau qui s’embourbe pour se mettre au travail. Tout n’est que distraction, tout n’est que difficulté, tout est confus, tout est urgent, prioritaire, et tout brûle jusqu’à bouillir dans chaque cellule. Et c’est l’explosion. Plus rien n’est alors possible. C’est une impasse. Comme pétrifié, tout devient extrêmement compliqué et on se noie alors dans une mélancolie, un spleen des temps productifs, sans comprendre ce qui se passe. Anxiété…

« Et pourquoi les mots ne sortent plus ? Pourquoi je n’arrive même plus à faire la cuisine sans être submergée par toutes les étapes d’une recette ? Pourquoi tous ces autres y arrivent elleux et pas moi ? »

Oui, dans ces cas-là, parfois, ouvrir un tiroir pour prendre un couteau et éplucher une racine cabossée est une chose des plus insurmontables. Un océan se dresse entre le début et la fin de la tâche qui paraît beaucoup trop complexe. C’est comme si mon cerveau était claustré dans une cellule sans issue. C’est comme un pont suspendu sur lequel il manquerait des dizaines et des dizaines de planches ; il serait plus facile de compter les planches qui sont présentes… Merci Jessica McCabe de la chaîne YouTube How to ADHD pour cette image vraiment parlante(lien de l’épisode, ici). Je vous conseille cette chaîne, elle est précieuse (lien de la chaîne, ici).

La surcharge cognitive

Demain sera un jour meilleur. Demain je saurai organiser ma journée, je saurai même faire la recette la plus complexe sans sourciller. Aujourd’hui, mon cerveau a besoin de repos.
Eh oui, parfois, c’est pour ça que moi je procrastine. Parce que parfois, imprimer un document, c’est une tâche insurmontable et me provoque des crises d’anxiété dont vous n’avez pas idée. Et demain, je me trouverai ridicule d’avoir autant paniqué pour tâche aussi simple… L’auto-jugement est souvent sévère.
Alors demain, si l’envie vous vient de taquiner un proche d’un « quand on veut, on peut », rappelez-vous que tout ne se situe pas dans le « vouloir » et que chacun fait ce qu’il peut avec ce qu’il est. Comme vous d’ailleurs. Et qu’en fait, en psychologie, le fait de se sentir submergé par tout ce qu’on a à faire, par nos pensées et d’avoir le cerveau qui se pétrifie, ça un nom : la surcharge cognitive.

J’ai écrit cette article en mai 2022, je le reprends aujourd’hui et quelle n’est pas ma surprise de voir que je sors difficilement d’une nouvelle phase du même type et c’est ma neuropsychologue qui m’a donné le nom de mon état du moment : surcharge cognitive. J’ai répété mon schéma, alors que depuis je m’étais équilibrée. Je vous épargne les raisons de cette surcharge cognitive, mais les stress émotionnel, administratif, professionnel, artistique, créatif, universitaire, personnel, logistique se sont tous abattus d’un coup sur mes circonvolutions cérébrales.
Surcharge cognitive…

Cette expression grossière qui met en prison mon cerveau et qui joue sur l’estime de moi-même en me notifiant mon auto-déception. Ouais, la phrase est lourde, pardonnez à mon cerveau étriqué qui étouffe dans sa cage. Un bol d’air, voilà ce qu’il lui faut. De l’air, de la nature, de la marche. Un retour au corps… Et que je prenne soin de moi pour retrouver ma lumière intérieure et c’est à ça que j’ai passé mon mois de janvier (ça aussi ça devient répétitif, je penserai à partir en vacances en janvier, les prochaines années).

Don’t give up, Bright Lights, Imbolc et le retour de la lumière

Alors, pour contrebalancer cette noirceur ambiante chère au mis du, les mois noirs en breton, je vous souhaite à tous de trouver la lueur au fin fond de vos ténèbres, celle qui vous fait tenir le coup, vous accrocher à votre résilience, celle qui peut croître si on la nourrit ardemment. En ce début février, chez les celtes, on fête Imbolc, le retour de la lumière. C’est le pendant lumineux à la Samain, l’entrée dans les mois noirs. Et cette année, comme de plus en plus chaque année, nous avons besoin de lueurs pour éclairer nos chemins intérieurs et explorer l’obscurité. Dompter nos ombres, les apprivoiser, conjuguer avec elles pour les mettre en lumière et les accepter. Vivre avec elles en pleine conscience sans se laisser submerger par elles.

Je termine cet article avec un extrait du Jardin des Délices (en lien, ici), mon podcast créatif. Il s’agit du premier épisode de l’année 2023, celui que j’ai publié en guise de vœux, si je puis dire. Il se nomme « Don’t give up », comme le titre de cet article.
Voici :
« Je vous souhaite de trouver cette lueur, ce guide, cette lumière qui illuminera votre vie, de vous en saisir et de ne plus la lâcher.
Oui, don’t give up, comme le disent les anglo-saxons. C’est, depuis 2022, mon mantra en janvier, ce mois noir, en Brocéliande, où la nuit, goulûment, dévore encore le jour…
Ne pas abandonner. Croire en nos rêves, les laisser nous happer, nous élever, nous enlever à la violence inouïe de notre incarnation dans cette société à la morosité ambiante pour nous sublimer et offrir en échange une nouvelle étincelle d’espoir.
Croire en notre lumière, la laisser nous envahir intimement jusqu’à ce qu’elle pénètre nos plus infimes parcelles… corporelles… énergétiques.
Écouter le Jimini-Criquet sur notre épaule, avoir foi en lui, il sait ce que notre cœur, notre corps et notre âme réclament.
Oui, Je vous souhaite de trouver cette lueur, ce guide, cette lumière qui illuminera votre vie, de vous en saisir et de ne plus la lâcher.
Jamais. »

À bientôt pour un nouvel épisode de mes boire et déboires…

Nov 15, 2022 - Coups de coeur    No Comments

Placebo + Jehnny Beth – Le Liberté – Rennes – 14 novembre 2022

Namaste les Dévoreureuses de Mondes, 

Vous n’aurez pas de photos. J’ai décidé de respecter la volonté des artistes et de passer le concert à profiter de l’instant, de la musique, des émotions, des énergies puissantes générées par la communion, le partage, la transcendance. 

On a oublié comment on profitait de la musique il y a vingt ans et c’était la meilleure des façons : essayer de porter les artistes pour qu’ils puissent donner le meilleur d’elleux-mêmes. Elle est là la réalité de l’échange entre celleux qui sont sur scène et celleux qui les acclament, elleux aussi ont parfois besoin d’être tenu.e.s par la main, d’être soutenu.e.s, pour s’élever, pour pouvoir faire face à un public exigeant, pour pouvoir donner le meilleur d’elleux-mêmes, pour pouvoir faire leur métier avec passion et illuminer vos yeux, vos vies.

Et j’avoue que j’ai pris un vrai plaisir à assister à un concert avec très peu de téléphones. Et c’est une ancienne photographe de concert qui vous parle…

Jehnny Beth, la fureur de vivre

Le Liberté n’était clairement pas prêt pour Jehnny Beth…

Jouant avec les sonorités indus à la Nine Inch Nails (pas étonnant, l’animatrice d’Arte a bossé sur son premier album avec Atticus Ross, collaborateur de Trent Reznor), le trio a dû aller chercher le public pour en soulever un semblant de clameur. La meneuse, Jehnny Beth, fait pourtant le taff : sensuelle, charismatique et dynamique, elle n’a pas peur de rentrer en contact avec le public en grimpant sur les barrières pour être au plus de près de la chaleur humaine. 

Personnellement, j’avais écouté sur YouTube, je n’étais pas emballée (chacun ses goûts), mais le personnage m’ayant intriguée je suis aller fouiller et me suis abonnée sur les réseaux. J’ai été envoûtée par sa douceur et sa culture underground et j’ai finalement eu hâte de la voir sur scène. J’ai été conquise, elle m’a donné ma dose d’indus, et ça faisait longtemps que je n’avais pas reçu un bon gros son. La suite de la soirée n’allait pas me décevoir niveau gros son.

Merci à Jehnny Beth pour cette percutante ouverture. 

Placebo, la parfaite transcendance 

Alors que les techniciens s’affairent sur scène pour préparer le plateau, J’entends de la musique et des mantras récités. Je cherche d’où provient le son et je suis incapable de savoir si les mantras viennent du public ou des enceintes. Ou de ma tête… 😆 Moi j’aime les mantras (en particulier l’un d’entre eux), alors je me sens à ma place, je m’apaise et je souris. Je sens que je vais voyager.

Parce qu’à l’origine, c’était pas gagné. J’étais sceptique. Comme dit dans un autre article, j’avais arrêté d’écouter Placebo aux alentours des années 2003. Je ne m’y retrouvais plus. Et je dois dire que je me suis réconciliée avec le groupe dès le premier morceau. Exit l’arrogance des débuts, je retrouve un groupe qui s’est épanoui dans sa plume, sa musique et son attitude et c’est très touchant.

Une belle complicité lie les membres du groupe (le duo Brian Molko et Stefan Olsdal d’une part, mais également les musiciens qui les accompagnent : Angela Chan, William Lloyd, Nicolas Gavrilovic, Matt Lunn). 

Le son est puissant, la batterie tabasse, la musique ensorcèle (oui, en digne résidente de Brocéliande, il faut bien que je saupoudre de la magie quelque part), et l’énergie envoyée est profonde, transcendantale.

Les sourires illuminent le visage des musiciens, il y a un vrai plaisir à retrouver la scène et ça se sent. La crise Covid intensifie sans doute le plaisir. 

Les britanniques occupent également l’espace et vont chercher le public. Pas besoin de mots, les gestes sont éloquents et seule la musique suffit. À celleux qui reprochent à Brian Molko de ne pas parler, je répondrai : « il est là pour vous faire voyager avec sa musique, pas avec ses interventions entre les morceaux ». Il est probablement là le message que transmet aujourd’hui le groupe Placebo : la musique seule suffit. 

La communication, la communion passent également par les gestes, les émotions et l’énergie, il suffit de s’ouvrir, d’observer le monde d’un regard différent pour accepter qu’on peut communier en fermant les yeux et en se fondant à l’instant. 

Parler, c’est parfois uniquement flatter l’ego du public et ils ne sont pas là pour ça.

Les paroles deviennent vaines, là ne réside pas l’esSENStiel, la racine de l’art, l’essence de la création. 

Retrouver l’ESSENCE de la musique, je pense que c’est exactement ce que Brian Molko et Stefan Olsdal, accompagnés de leurs acolytes, ont fait ce lundi soir au Liberté, à Rennes. 

Ils m’ont enchantée, je n’ai plus qu’à retrouver Merlin dans ma forêt pour continuer le voyage. 

« Soyez digne d’un don, pas dingue d’un dû. » Maëster 

Aujourd’hui, j’avais envie de nourrir un egregor positif plutôt que de laisser s’exprimer de façon décomplexée l’ego d’un public exigeant la soumission totale de l’artiste – je visualise bien des crocodiles à l’affût de leurs proies. Je trouve les critiques haineuses, égoïstes de plus en plus fréquentes et elles me déchirent le cœur. 

Non, les artistes ne vous doivent pas tout. Ils ne sont pas là non plus pour satisfaire chacun des egos présents dans la salle ou l’assistance. C’est fondamentalement impossible. 

Non, les artistes ne vous appartiennent pas. Jusqu’à preuve du contraire, ils sont encore libres de choisir ce qu’ils veulent vous transmettre. 

Non, les artistes n’ont pas besoin d’utiliser la communication verbale ou la parole articulée pour exprimer des émotions et entrer en communion avec leur public. 

Fermer les yeux,  profiter du moment, être ensemble. Accepter de voguer vers un ailleurs, un autre monde l’espace d’un instant. 

Oui, les artistes ont le droit d’être eux-mêmes sur scène sans avoir besoin de prononcer un mot à leur public, ils peuvent tourner le dos à l’audience, cacher leurs émotions, ou encore avoir perdu un proche, être malade et assurer quand même le show du soir… vous ne savez rien de leur vie. 

C’est au public d’être humble, de respecter sa place et de se souvenir qu’un artiste est un être humain que l’on doit respecter et qui vous donne de son temps, de son énergie, de son physique.

En concert, la musique seule devrait suffire… 

Et n’oubliez pas, lorsque vous achetez une place de concert, ce n’est pas uniquement les artistes qui sont sur scène que vous rémunérez, mais la production et toute son équipe, les chauffeureuses de camions et de tour bus, les technicien.ne.s qui montent et démontent le matériel, celleux qui assurent, son, images et lumières, le service de securité, celleux qui surveillent, celleux qui fouillent, celleux qui vous soignent, la location de la salle et tout son personnel, les accueillant.e.s, les ouvreureuses et les placeureuses, les équipes de nettoyages et j’en oublie tellement d’autres. Vous n’imaginez probablement pas le nombre de personnes qui travaillent dans l’ombre pour qu’un concert de ce type puisse avoir lieu. 

Restez zen, ouvrez votre cœur, entrez dans la bulle et accueillez le moment tel qui vous est offert, c’est la meilleure façon de franchir le pas de la transcendance et d’un autre monde. 🙏

Petit ajout du 23 novembre 2022 : Ma publication sur les réseaux sociaux en lien avec ce concert et avec de belles erreurs d’orthographe sur le mot égrégore… tout va bien ^^.

Retranscription des diapos :

Diapo 1 : Placebo + Jehnny Beth – Le Liberté – Rennes – 14 novembre 2022

Diapo 2 : Namaste les Dévoreureuses de Mondes,
Aujourd’hui, via un article, j’avais envie de nourrir un égrégore positif. Je lis beaucoup de commentaires négatifs sur l’attitude d’artistes sur scène. Et ce manque de respect me brise le cœur. Vous pouvez retrouver mon humble avis ici :https://bit.ly/3UWbogs
Mais en attendant, voici quelques réflexions…

Diapo 3 : À l’image de crocodiles à l’affût de leurs proies, certain.e.s fans décomplexé.e.s se lâchent dans des commentaires acerbes sur les réseaux. Pourtant…
Un.e artiste(ici musicien.ne) est un être humain comme un autre, iel ne vous doit rien, iel fait son métier de musicien.ne : Jouer de la musique.

Diapo 4 : La communication verbale articulée n’est pas la seule forme de communication, il suffit d’ouvrir son cœur pour accueillir l’être humain dans son intégralité et respecter son intégrité pour expérimenter ces formes de connexions avec l’autre.

Diapo 5 : En bon être humain, un.e artiste peut aussi avoir des soucis personnels et… the show must go on, parce que derrière sa performance, il y a une grosse machine à rémunérer. Faire preuve d’empathie et de compassion n’a jamais fait de mal à qui que ce soit.

Diapo 6 : Pour entrer en communion avec les zikos lors d’un concert, il faut aussi que le public y mette du sien, fasse un effort, et respecte celleux qui performent sur scène et je vous renvoie plus haut : Accueillir l’autre dans son intégralité et sans filtre.

Diapo 7 : Chacun a sa part à faire. Et le soutien est important pour tirer vers le haut l’énergie de la musique. Moi je visualise ça comme un portail vers un autre univers, accepter de franchir le sas, c’est entrer dans une autre dimension, plus grande et, comme le Tardis, cette dimension est plus grande à l’intérieur. 😊
(Il n’y a pas de smiley Tardis, et ça c’est nul)

Diapo 8 : Bref, tout ça pour dire que lundi soir, j’ai vu des artistes communiquer, chacun.e à leur façon avec le public et que la communion, la transcendance, est possible si le public y met un peu du sien. Pour moi, en tout cas, ça a fonctionné. Merci @placebo et Jehnny Beth pour ce que vous avez donné. 🙏🙏🙏

Diapo 9 : Ah oui, et une dernière chose : un concert avec peu de téléphones portables – je ne peux pas dire sans – c’est quand même vachement plus sympa.
Merci à vous de m’avoir lue.

Jan 11, 2022 - Bribes de vies    No Comments

2022 : S’offrir un cocon de douceur en refuge apaisant

2021 - Amou à Saint-Péran

Namaste cher.ère Dévoreur.euse de Mondes,

Poser des mots justes sur des intentions authentiques et bienveillantes, voilà ce que m’inspire ce nouveau début d’année, malgré la torpeur ambiante. Et de la douceur, beaucoup de douceur pour entrevoir demain comme une porte qui s’ouvre et non comme une porte qui se ferme.

De l’incertitude des vœux de la nouvelle année…

Depuis plusieurs années, je ne sais pas comment formuler mes vœux en janvier. Les convenances des fêtes de fin d’année m’insupportent de plus en plus, me mettent mal à l’aise. Mon esprit contestataire se révolte de suivre les traditions uniquement pour suivre les traditions, j’ai envie de rugir ma rébellion et de tout envoyer valser au fond d’une ravine sans fond.
Ma poitrine se serre.
À l’intérieur de moi, je me sens étouffée par l’expression de ces « bonne année ». Beaucoup souhaitent les vœux à la va-vite davantage comme un pansement qu’on arrache d’une plaie plutôt que comme un don débonnaire, altruiste et bienveillant. « Allez hop, ça c’est fait et on n’en parle plus ! » Et c’est de pire en pire à mesure que je vieillis. Et plus je vieillis, plus ça me blesse. Et plus je doute…

Je pense qu’en grandissant, l’imprévisibilité de la vie nous apprend aussi que le concept du demain meilleur n’existe pas vraiment. Cette année, en particulier, j’ai beaucoup de gens malades autour de moi ou en grande difficulté sociale, et ces souhaits, même si l’intention est bonne et que je crois toujours en la force de l’interdépendance et de l’impermanence, sont difficiles à exprimer. Je ne sens pas mes vœux assez profonds, pas assez puissants. Je trouve mes mots plats, et j’exècre la platitude. J’ai peur de blesser, de remuer des couteaux profondément enfoncés dans les chairs, alors que j’aimerais vous voir sourire.

C’est peut-être mon hypersensibilité qui s’exprime, mon empathie qui déborde, peut-être que j’intellectualise trop ces quelques mots, peut-être que je devrais lâcher-prise et faire comme tout le monde et simplement offrir ces simples souhaits furtivement sans me poser de questions sur leur réception. Mais non, je n’y arrive pas. Je doute et tergiverse. Mes mots sont hésitants, je me demande beaucoup trop comment ils vont être reçus.

De l’intention quotidienne

En même temps, chaque jour est nouveau. Alors ce rituel sociétal paraît trivial, désuet et lassant. J’entends régulièrement cette analyse autour de moi. De plus en plus de personnes abandonnent cet exercice à cause de son apparente inutilité, mais souvenez-vous du pouvoir des intentions, de la force émotionnelle que peut générer un simple mot positif envoyé. Ou reçu…
Personnellement, lorsque je choisis d’envoyer une intention positive, profonde et sincère, au creux de ma poitrine, je ressens une chaleur qui se propage ensuite dans tout mon corps, et ça pétille sous ma peau diaphane comme si j’avais moi-même reçu mes propres souhaits. J’aime cette sensation. J’aime faire plaisir aux autres, les faire sourire, leur offrir de l’attention (lorsque je le peux).

Alors, j’aimerais qu’on se propage des vœux chaque jour, chaque minute, qu’on se souhaite le meilleur toute l’année et pas uniquement à un seul et unique moment… qu’on offre de douces attentions à ceux qui nous entourent chaque jour. J’ai envie que mes vœux pour vous soient une cérémonie à eux seuls, personnalisés, ciselés, authentiques. Chaque jour.
Décidément, les vœux de 2022 sont à mille lieues de ceux de 2021. J’ai presque honte, parce que j’ai vraiment failli crier ma rage, mais ma rentrée (surtout mon mardi matin) a été spéciale et me ramène à l’importance de l’entraide, du partage, de la compassion et me rappelle à quel point j’ai une place de privilégiée dans cette société occidentale.

Humilité

De la douceur et de l’amour…

L’année dernière, j’avais fait preuve de spiritualité, de philosophie… Aujourd’hui, j’ai envie de faire preuve de gratitude pour toutes les expériences que j’ai vécues. Les bonnes comme les mauvaise, parce que tout nous fait avancer. Alors, je souhaite vous offrir plus que de la simple douceur. J’ai envie de tous vous étreindre, de vous chuchoter des mots d’amour au creux de l’oreille, de répandre de la douceur dans votre cœur, de la bienveillance et de la compassion comme on saupoudrerait de sucre glace une maison en pain d’épices. De vous offrir de l’émerveillement en bouquet…

J’ai envie de hurler « À l’art ! » et qu’on offre aux artistes de tout acabit, quels que soient leurs médiums, une place digne de ce nom ! Si vous saviez à quel point l’art soigne l’âme et apaise le cœur, vous ne le relégueriez plus au dernier plan. Offrez vous des œuvres sous toutes leurs formes, des livres, des peintures, des sculptures, des photographies, des disques… Faites vivre la création ! Elle ouvre le champ des possibles. Elle nous fait rêver… Faites vivre les créateurs ! Ils nous font rêver…

Je veux de souffler sur le monde, sur le Vivant, sur vous, les mots les plus doux possibles. Que le ciel s’embrase de milliers d’étoiles scintillantes, que la voie lactée vous serve de guide dans vos jours sombres et que le Vivant soit vu, tel qu’il est et que personne n’oublie plus jamais que nous lui appartenons et pas le contraire. Nous ne sommes qu’une infime partie du Vivant. Oui, nous lui appartenons. J’ai envie d’un monde où l’économie est dévorée par la bienveillance, la douceur, le partage, l’amour… la nature.

Si je le pouvais, je vous offrirais, pour tous les jours de l’année, un cocon de douceur douce et moelleuse dans lequel on aime à se lover en souriant, rassasié d’amours partagées. Un refuge douillet qui vous réconforte et vous rassure avant de vous projeter haut, très haut vers l’infini de la galaxie.
Oui, tout n’est qu’impermanence et interdépendance…
Et j’aime à croire que mes intentions pour vous, pour cette nouvelle année, contiennent assez de puissance pour que le monde scintille de milliard étoiles. J’ai envie de voir vos regards pétiller.

Alors, que Dame Lune guide vos pas à travers vos nuits de désespoirs, que Sieur Soleil illumine vos jours d’émerveillement, que les étoiles accompagnent vos rêves les plus fous. Que la lumière du renouveau éclaire vos vies et vous montre le chemin de votre cœur, de votre âme… et de votre douceur.

Avec toute ma bienveillance…

Jan 14, 2021 - Actualité, Bribes de vies    No Comments

Vœux 2021, amour, impermanence etc. tralala : pourquoi souhaiter les vœux de la nouvelle année est devenu important pour moi (même si je ne les ai pas encore souhaités à tous) ?

Cœur dans la neige à Saint-Péran - janvier 2021
Un peu d’amour à Saint-Péran

Un nouveau champ de possible s’ouvre à nous, profitons-en, remplissons-le d’amour, de bienveillance, de respect pour le Vivant, d’art, de créations en tout genre, libérons la parole, remercions et souvenons-nous de ce/ceux qui nous a/ont fait grandir et expérimenter la vie. Chaque émotion est belle, embrassez les toutes. Vivez.

Aux chiottes 2020, on tire la chasse : bilan 2020 – Après les mots d’amour, j’ai presque honte d’avoir un titre aussi trivial, mais repartons sur de nouvelles bases.

Je dis ça, mais en réalité, pour moi, cette année 2020 n’a pas été aussi pourrie qu’elle ne l’a été pour un max de gens. Beaucoup d’entre nous ont vu leurs projets annulés ou au mieux reportés à des dates incertaines (y compris dans les associations dont je fais partie). Beaucoup ont perdu des proches, ont souffert et souffrent encore. Et c’est le cœur meurtri que je pense à chacun.

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