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Nov 6, 2023 - Coups de gueule    No Comments

Interdire des mots est plus important que…

Monsieur le Président, 

Permettez-moi de vous adresser cette lettre ouverte et publique dans une langue que vous avez décidé de censurer, vous y retrouverez de doux mots dont vous souhaitez tant interdire l’usage. 

Non, le masculin n’est pas neutre. Il ne l’a jamais été, puisqu’il est masculin. Le neutre est neutre. Par essence. Mais je vous l’accorde, l’amalgame est facile, comme de réduire l’écriture inclusive aux simples points qui rendent, à vos yeux, si compliquée la lecture. Dans notre société patriarcale pyramidale, non, le masculin n’est pas neutre. Il est uniquement là pour asseoir sa domination de mâle sur le reste du peuple. 
Prenons l’exemple du mot « autrice », féminin historique du terme « auteur » que les académiciens du XVIIe siècle se sont fait une joie de faire disparaître au profit du seul masculin « auteur ». Il n’a jamais été question de neutralité là-dedans, mais bien de phagocyter une tranche de la population pour la faire disparaître. Sans parler des tranches déjà invisibilisées…

Alors que ces oppressé.e.s aujourd’hui décident de lever le poing (point ?) pour s’affirmer, vous hissez en étendard votre sacro-sainte neutralité masculine pour clore le bec à celleux qui vocalisent une vérité qui vous dérange : accepter et intégrer chaque être humain (et non pas l’Homme) dans sa globalité au sein de notre société (que j’aimerais tellement bienveillante). 

N’aviez-vous pas, Monsieur le Président, de sujet plus important à traiter que la langue française (n’en déplaise aux luttes sociales, climatiques et géopolitiques), au point d’en faire un discours ? Moi, la langue c’est mon gagne-pain, alors elle est ma priorité, mais vous ? Votre agenda diplomatique, dans ces moments si troubles, était vide au point de discourir pour soutenir une loi prônant l’exclusion d’une partie de votre peuple ? 

Pourquoi, Monsieur le Président, censurer l’évolution inclusive du français ? Vous choisissez même de soutenir l’interdiction de l’usage de certains mots. Souhaiteriez-vous nous plonger encore plus profondément dans une dystopie mondialement connue… B.B. is watching you… 
Parce que n’en déplaise à celleux qui souhaiteraient classer l’écriture inclusive dans la novlangue, il ne s’agit pas ici d’appauvrir le français en lui supprimant les termes non-essentiels, mais bien de l’enrichir de nos diversités à toustes. 

Censuré

Vous avez donc décidé de choisir, la limitation, l’exclusion plutôt que l’inclusion. 
Vous avez décidé de continuer d’invisibiliser les femmes, les personnes transgenres, non-binaires, intersexes, agenres, neutres… oui exit de la langue « iel » et « celleux ». 

Et donc nous, ouvrier.e.s de la langue, qu’allons-nous risquer, nous, simples auteurices (vous avez vu, le mot est neutre et il n’y a pas points dedans, waouuuuh), lorsque notre audace nous poussera à commettre l’irréparable et d’indiquer, en parlant des invités à une certaine réception au château de Versailles qu' »Iels dégustent leur caviar avec des couverts en argent, tandis qu’à leurs pieds, celleux qui ont payé pour ce repas somptuaire se contentent d’une soupe rallongée à l’eau, parce qu’iels n’ont pas de quoi finir le mois. » Ben oui, vous savez bien, les taxes, les loyers, l’essence, la bectance, c’est de plus en plus cher tout ça. Enfin… pas pour tout le monde.

Je vois des suées lécher votre front Monsieur Macron. 
Serait-ce le terme « somptuaire » qui vous provoque des palpitations ? Ou serait-ce le sang versé par les personnes qui ont construit les bâtiments pour la coupe du monde de foot au Qatar ? Ou ces otages toujours emprisonné.e.s ? Ou ces bombes lâchées sur des civil.e.s ? On laisse faire… 
Cette opulence royale permise, alors qu’on interdit des mots, qu’on massacre, qu’on tue, qu’on viole la vie… oui, on interdit des mots alors que la bêtise est vociférée quotidiennement dans les médias, la bêtise, la vulgarité, la violence, les insultes, la culture du viol… tout ça, on laisse faire. Tabasser des faiseurs de paix, on laisse faire. Et on fait une loi pour interdire des mots… 

Monsieur le Président, je suis dépitée, désespérée de la condition humaine et encore plus de nos dirigeant.e.s, tel.le.s que vous, qui préfèrent prendre la parole sur l’utilisation de mots doux et soutenir la loi qui les interdit… Quand je vois l’horreur qui se déchaîne aux quatre coins du monde et l’indifférence de celleux qui nous dirigent, je me dis que je n’appartiens pas à la même espèce que vous… je ne vous cache pas que ma déprime s’accroît à mesure que le temps passe au point que je vois plus d’issue…

Mais ces mots, eux, ceux dont vous souhaitez interdire l’utilisation, étaient encore plus dangereux que l’horreur à laquelle nous assistons chaque jour. Ils méritaient d’être censurés parce qu’Ils surprennent l’âme et la transforment : ils apportent de l’amour à celleux auxquel.les vous ne réservez que mépris. Alors ils étaient dangereux, ces mots… 

Saviez-vous qu’une langue évolue à travers le temps. Apprenez-le, faites de la phonétique historique et n’hésitez pas à rouler les -r comme il se faisait autrefois… au temps de… 

Aujourd’hui, plus que jamais, utiliser le français inclusif est donc devenu un acte politique, un acte de rébellion. Alors je souris parce qu’il n’a jamais été aussi facile de se rebeller :
Iel, iels, iel, iels, iel, iels… moi, ce mot me donne des ailes. 

Alors, cher Monsieur Macron, aux noms de toustes celleux qui se sont battu.e.s pour que leur identité, leur intégrité soit respectée, leur genre, leur sexe, je continuerai d’utiliser l’écriture inclusive qui prône pour moi une ouverture d’esprit (que vous n’avez donc pas, excusez cette aparté déplacée) et accepte chacun.e d’entre nous tel.le qu’iel est dans toute son intégrité et intégralité. 

L’écriture inclusive est la seule façon de parler un français qui englobe toutes les individualités, sans exception qui confirme la règle, évidemment, ça nous changera un peu… 

La plume est donc toujours plus puissante que l’épée… 

Une autrice bien triste de voir sa langue censurée.

Jessie A. CHEVIN 

P.S. : Avouez-le, cette lettre ne vous a pas fait saigner les yeux.

213. Le climat. Try better next time.

213. C’est le chiffre du jour.
213.
Je n’en reviens pas encore.

213 semaines que Greta Thunberg a commencé sa grève pour le climat*, qu’elle est sortie du système scolaire de son pays pour alerter la planète sur l’urgence climatique. Je hurle. À l’intérieur, je hurle. C’est comme ça que s’exprime ma souffrance et ma révolte, elle est représentée par un cri muet.

L’école n’est même pas un moyen de pression… 4 ans… fuck! Tant que ça ne touche pas l’économie, le pouvoir d’achat, ou sa petite personne, tout le monde s’en fout et ça me débecte. Je hurle en silence.

213 semaines, la liberté des uns s’arrêtent là où crèvent les autres.

Plus de 4 ans. Et j’ai l’impression que rien ne bouge là-haut. Oh pas dans les sphères célestes, il ne m’appartient pas de les juger, mais sur Terre, du côté de ceux qui siègent au sommet de la chaîne alimentaire (financière) et qui ne respire que le profit.

Je suis en colère. J’ai quelque chose en travers de la gorge qui m’étouffe depuis des semaines et des semaines et je n’arrive pas à mettre le doigt dessus. Je sais que je fais de l’éco-anxiété (en ce moment ça tourne plus au désespoir même), que je me terre régulièrement loin du monde pour ne pas subir les vagues de paniques diffusées par les médias, mais aussi celles de mon entourage, aussi positif se veut-il. Mais là, je n’en peux plus de lire les commentaires de ceux qui veulent profiter de la vie au dépend des autres. La liberté des uns s’arrêtent là où crèvent les autres (#fifa #worldcup2022 #qatar).

C’est exactement ce qui va se généraliser dans quelques années. Et n’allez pas vous focaliser sur 2050, même si la limite est proche. Étant donné l’été que nous avons eu en Europe (s’il n’y avait que l’Europe), on voit qu’on vit déjà dans ce réchauffement global. C’est déjà ce qui se passe.

Je vis en Brocéliande et même la forêt magique a partiellement brûlé pendant plusieurs jours. Où va-t-on quand la Bretagne, cette région soit-disant pluvieuse de France, se retrouve en vigilance sécheresse et voit ses arbres carboniser ? Et encore, nous ne sommes pas à plaindre. Les réfugiés climatiques ne devraient pas tarder à arriver. Si je vous dis que je suis en train d’essayer de me former pour pouvoir les accueillir, vous me croyez ?

213 semaines de grève pour le climat

Alors on pourra prétexter ce qu’on veut, le cycle de la Terre, celui du Soleil ou d’un autre astre sorti d’un chapeau de magicien ou du télescope James Webb (ses jolis clichés nous font tellement rêver d’un ailleurs utopique), mais dans le concret, il y a des gens qui meurent pour que d’autres puissent faire 3 fois le tour du globe en jet privé en 1 semaine (#bernardarnault – suivez le : https://twitter.com/laviondebernard) ou exploiter le sol de zones protégées (#total). Sans compter ceux qui brevettent les semences et les rendent stériles, comme nos sols (#bayer #mosanto). Est-ce que j’exagère ? Peut-être. Est-ce que j’ai des chiffres précis, je n’ai même pas envie de vérifier. Je sais qu’ils sont déjà bien au-delà de ce que j’exprime et pas parce que je suis catastrophiste, mais bien parce que je suis utopiste et espère chaque jour avoir ma dose de nouvelles qui illuminent ma vie et l’avenir.

Alors aujourd’hui, en voyant la photo hebdomadaire de Greta, j’ai compris. J’avais besoin de l’ouvrir, de ne plus contenir cette colère, mais de la laisser s’exprimer. Je ne suis pourtant pas une adepte des coups de gueule, j’aime plutôt les coups de foudre, plus bienveillants à mon âme compassionnelle. Mais j’ai juste envie de hurler ma souffrance, celle qui m’étrangle depuis des semaines et que j’essaie d’étouffer tant bien que mal. Et si ça vous dérange, tant pis. J’ai besoin d’extirper ce mal-être de ma gorge. Et vous n’êtes pas obligé de me lire.

La perfection n’existe pas

Tic tac, l’horloge tourne. L’anthropocène, ou comment l’être humain fait dégénérer le monde. Et chacun, avec ses gestes de colibris peut faire avancer l’horloge du climat dans le bon sens. Vous savez très bien quels sont ces gestes qu’on rechigne tous à faire, parce que c’est long et chiant : l’huile de palme, le soja pour nourrir les bestiaux qui vous (pas moi) nourriront (sans parler de la souffrance animale associée), le plastique, les déchets, les balades en avion, les balades en jet, le fast tourism, la fast fashion, la climatisation de stades dans une région désertique et caniculaire… pour ne citer qu’une partie de ce qui nous consume tous. On marche sur la tête et on va direct dans le mur.

Moi aussi, j’ai des progrès à faire, je le sais. Comme chacun d’entre nous. Personne n’est parfait. Mais comme le faisait remarquer il n’y a pas si longtemps encore Camille Étienne (@grainedepossible) « nous n’avons pas le temps d’être parfaits ! » Alors agissons, chacun à notre niveau, on peut tous faire quelque chose. Alors toi, oui toi, va ramasser les déchets qui volent sur ton trottoir, c’est encore la tâche la plus facile à faire entre toutes, tu éviteras peut-être à une tortue de se coincer les pattes dans un morceau de plastique.

213 semaines… Je rêve d’utopie : Try better next time.

Je rêve d’un monde respectueux. D’un retour à la terre. D’une vie naïve comme les peuples premiers. D’une vraie relation avec le Vivant. Respectueuse, bienveillante. Nous sommes une partie du Vivant. J’aime à m’imaginer plongeant mes mains dans les entrailles de la Terre et ressentant son cœur battre à la place du mien. Serais-je moins en colère ? Serais-je encore plus résiliente ? Qu’éprouverais-je devant mon hôte destructeur ?

Je rêve d’utopie. Je rêve de douceur et de bienveillance. Je rêve d’humanité (merci au planning familial pour sa belle campagne inclusive). Je rêve d’acceptation, de tolérance, de respect et de compassion.

Alors oui, il se peut qu’un jour, il nous pousse des nageoires et qu’on se retrouve à un endroit, loin d’ici, au milieu de l’océan.** Retour aux origines, dans le ventre de la Mère-Terre, Gaïa. On remet les pendules à zéro et on recommence, parce que, dans son immense mansuétude, elle nous aura accordé une seconde chance. On aura appris de nos erreurs et on formera un peuple soudé qui respecte ses scientifiques et ses lanceur.euse.s d’alerte. Un peuple d’amour dont le cri puissant et bienveillant raisonne l’être humain et le façonne à son image. Un peuple qui respecte le Vivant.

Oui, on fera mieux la prochaine fois**. C’est sûr, on fera mieux.

Pour ma part, je retourne à mes utopies, à mes histoires de dragons et d’enfant-double ainsi qu’à mon jardin (qu’il soit des délices ou riche en fruits et légumes).

Prenez soin de vous.

* School strike for climate, Skolsrejk för Klimatet – Merci Greta pour ton engagement incroyable qui me pousse à l’admiration.

** Texte librement adapté de la chanson « Try better next time » du groupe Placebo.
« There’s a spot in the ocean, that’s where we’ll meet,
Somewhere faraway where fish can nibble at our feet.
And we can grow fins, go back in the water,
Grow fins, go back in the water… »
« Try better next time », Never let me go, Placebo, 2022.

Hier, j’ai trouvé un morceau de poulet dans mon risotto aux champignons végétarien.

Végétarienne ? Pas de problème !

J’avais été contactée par l’association qui suivait la création de mon entreprise (close à ce jour) pour me proposer de participer à un speed-meeting, entendez par là un speed-dating pour chefs d’entreprise en mal de clients ou de relations professionnelles. Cette soirée devait me permettre d’échanger avec d’autres créateurs d’entreprise, de partager nos difficultés à trouver des clients, faire notre promotion, échanger des astuces pour que notre business tourne. Je me suis dit : « Pourquoi pas ? » Read more »

Mai 15, 2015 - Coups de gueule    125 Comments

Hier, j’ai écrit une lettre de démotivation adressée à Dr. Martens France pour le poste de reporter pour le Hellfest 2015

Hier, j’ai écrit une lettre de démotivation pour une offre proposée par Dr. Martens France pour réaliser un reportage lors du Hellfest 2015, la voici :

Cher Monsieur, Madame Dr. Martens France,

Permettez-moi de vous adresser ma lettre de DÉMOTIVATION pour le(s) poste(s) de photographe/vidéaste/rédacteur que vous proposez au sein de votre enseigne lors du Hellfest 2015. Read more »