Hier, j’ai lu « Niki de Saint-Phalle, Le Jardin des secrets » d’Osuch et Martin.

Couverture du livre

Couverture du livre « Le Jardin des secrets d’Osuch et Martin » – Casterman – 2014

Je ne sais pas, je ne sais pas quoi dire mis à part que ce livre (oui ! Les B.D. sont aussi des livres ! Merde !) a fait boumboumer mon cœur.
Je ne sais pas, c’est peut-être la vie de Niki de Saint-Phalle et les mots avec lesquelles elle se raconte… Sa souffrance énorme, sa force et son courage sans borne m’ont profondément touchée.

Les autrices (oui, c’est la féminisation historique de ce mot), Dominique Osuch et Sandrine Martin, nous donne à voir et à lire Niki en toute simplicité dans le ton utilisé (Niki nous prend par la main, le lecteur suit sa vie à ses côtés, elle nous guide à travers son quotidien). Le style du dessin à la fois simple et précis, tantôt noir et blanc, tantôt couleur, rappelle l’artiste et toute la surcharge émotionnelle qui la caractérisait. Elles réussissent à la perfection à nous faire croire que Niki a elle-même dessiné ce livre.
Je pense que c’est l’atout de cette bande dessinée, nous croquons à pleine dent la vie de Niki, nous la vivons avec elle. Impossible de rester stoïque si on aime la femme et l’artiste.

On comprend peu à peu les relations tumultueuses de Niki avec les hommes, ses amours multiples, ses malaises, ses souffrances, son art. Car elle est véritablement prolixe, elle a disséminé des milliers d’œuvres à travers le monde. En France, tout un étage du Musée d’Art Moderne et d’Art Contemporain (MAMAC) de Nice lui rend hommage. Une perle.

Œuvre de Niki de Saint-Phalle - MAMAC - Nice - 2011 -  © Jessie A. Chevin

Œuvre de Niki de Saint-Phalle – MAMAC – Nice – 2011 – © Jessie A. Chevin

Et puis, découvrir les dessins du Musée Tinguely de Bâle, de la fontaine Stravinsky, de la Nana de la gare de Zurich m’a fait sourire parce que j’ai foulé ce sol. En quelques illustrations, les autrices ont réussi à me faire revivre les émotions ressenties face à la découverte de ces œuvres et lieux que j’ai aimés.

Mon seul regret lorsque j’achève la lecture de la dernière page : j’en veux encore ! J’ai eu l’impression de bouffer sa vie à cent à l’heure et non de la déguster ! Tout va beaucoup trop vite pour moi, les pages tournent, tournent, tournent… et ma tête aussi. C’est vraiment dommage. Le livre court au lieu de marcher.

Mon coup de cœur, c’est la découpe des chapitres en arcane majeur du tarot de Marseille, cher à Niki. D’ailleurs, c’est un de mes objectifs de vie : parcourir la Toscane pour découvrir, flâner, errer, camper dans son Jardin des Tarots. Cette découpe lui donne un côté mystique qui colle à merveille à l’artiste.

La cerise sur le gâteau : le texte est de Niki. Ce sont ses propres mots (maux), extraits de ses journaux, etc. C’est ce qui rend vivant ce livre. En somme, cet ouvrage est indispensable dans la bibliothèque d’un fan de Niki de Saint-Phalle.

Œuvre de Jean Tinguely - Musée Tinguely - Bâle - 2012 - © Jessie A. Chevin

Œuvre de Jean Tinguely – Musée Tinguely – Bâle – 2012 – © Jessie A. Chevin

Allez ! Et si pour conclure, je me tirais une carte de tarot… je pourrais m’analyser selon Niki.

Je me concentre sur ma vie, ma journée, mes envies profondes, sous l’oeil bienveillant d’Eden, mon seigneur-chat et je tire… Le Pendu.
Ok, même pas peur, dans mes souvenirs, il n’a jamais été une bonne carte… soupirs.
Il est lié à une suspension du temps et finalement, c’est là que je vis en ce moment, avec mes projets qui n’aboutissent pas, perdue dans mon propre Labyrinthe de la Psyché – pas celui que je crée, mais mon propre dédale, sans fil d’Ariane, avec le Minotaure qui me poursuit, celui de Lionel, l’Enfant bleu de Henry Bauchau. Ah… Lionel…

Le pendu, c’est aussi le chapitre 8 de ce livre.
« Douzième arcane, Le Pendu affiche sa faiblesse, il ne peut agir qu’avec sa tête. Il est en posture de réfléchir avant d’agir. Il voit les choses différemment, car il abandonne les schémas traditionnels. Il est en phase initiatique et possède une grande force intérieure. »*

C’est dingue comme elle peut tourner une carte triste, une carte symbolisant la faiblesse, en une force monstrueuse. C’est un peu toute sa vie : faire de ses faiblesses une force.

Et c’est exactement là où j’en suis : un casse-tête que je dois démêler. Ne pas avoir peur, pénétrer dans le labyrinthe, oublier le fil et les obstacles qui surviendront en les surmontant lorsqu’ils apparaissent et pas en étant paralysée par la supposition de leur apparition et, bien évidemment, trouver la sortie qui me mène à la concrétisation de mes rêves.

Merci Niki !

Demain, c’est promis, je fais de mes rêves une réalité et je bosse dur pour y arriver.

* extrait du livre Niki de Saint Phalle, Le Jardin des secrets d’Osuch et Martin.

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